Le documentaire Echo(e)s, réalisé par Chloé De Bon, aborde le sujet des violences gynécologiques et obstétriques (VGO). Il se construit sur le récit de huit personnes, en paroles et en mouvements, sur terre et dans l’eau, pour nous amener à (re)questionner nos pratiques de soin par le soin. Des éléments « dessinés» (animations 2D) s’immiscent au sein du film pour accompagner la parole, donner du rythme et mettre en avant l’expérience collective vécue en dehors du dispositif filmé.

Pourquoi Flower of Life (nom donné en 2018) devient ECHO(E)S ?



Car chaque témoignage raconté au sein du film fait écho à ce que j’ai vécu, d’une manière ou d’une autre. Et même si les violences vécues sont di érentes, il y a toujours un point de connexion, que ce soit dans la douleur ressentie, les émotions vécues, l’isolement aussi.

Car je désire que ce film fasse écho en chacun·e de nous.

Car à l’image de l’écho des vagues, j’aimerais qu’il se propage, voyage, s’étende jusqu’à d’autres, pour les aider (peut-être) à trouver quelques réponses, à entrevoir des pistes pour « guérir ».

Chloé De Bon

Les violences gynécologiques et obstétricales de quoi s’agit-il ?


Depuis plusieurs années, de plus en plus de femmes témoignent des violences vécues dans le cadre de la consultation. En France, le Haut Conseil à l’Égalité pour les femmes et les hommes (HCE) a commandité une étude en juillet 2017. Intitulée «Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical»[1], cette recherche a été publiée le 29 juin 2018 et met en lumière les causes responsables de cette problématique. Il s’agit d’une reconnaissance politique importante insufflée par l’expression de très nombreuses voix. En effet, depuis 2014, les femmes témoignent via l’usage du hashtag #PayeTonUterus ou #PayTonGyneco, suivant les mêmes principes de dénonciations du harcèlement sexiste dans l’espace public observé depuis 2012.

Pour la Belgique, le combat est mené depuis 2013 par Marie Hélène Lahaye, auteur du blog marieaccouchela. En 2014, la Plateforme pour une Naissance respectée a été constituée, élaborant quatre grandes revendications pour un meilleur accompagnement des accouchements.[2] Elle définit les violences obstétricales comme suit : « Tout comportement, acte, omission ou abstention commis par le personnel de santé, qui n’est pas justifié médicalement et/ou qui est effectué sans le consentement libre et éclairé de la femme enceinte ou de la parturiente ». Pour les violences gynécologiques, il est possible de se baser sur cette même définition et spécifier que cela se produit également pour les femmes suivies par un.e gynécologue.

Ces violences touchent tous les aspects de la prise en charge des femmes, particulièrement en santé sexuelle et reproductive : suivi gynécologique, contraception, accompagnement de la grossesse, accouchement, IVG, etc. Les VGO (violences gynécologiques et obstétricales) ne sont pas anodines, elles ont des conséquences sur les femmes, le rapport à leur corps et parfois engendre des réactions traumatiques. Par exemple, certaines d’entre elles ont une telle peur de consulter à nouveau – à la suite d’une mauvaise expérience – qu’elles évitent de consulter parfois pendant des années, ce qui peut mettre leur santé en danger. Il est dès lors nécessaire d’élaborer des supports de sensibilisation pour les femmes afin qu’elles puissent identifier, comprendre et s’engager dans des chemins de guérison.



[1] Disponible en ligne ici
[2] Disponible en ligne ici



Quels sont tes droits en tant que patient.e ?

Source : Intime Idée

Le droit, durant toutes tes prestations de soin, est là pour te protéger. C’est un outil indispensable pour ta première consultation. Il te permettra de faire tes choix en toute connaissance de cause.

  • Tu dois respecter ton ou ta praticien·ne et inversement.
  • Une relation médicale est une relation humaine qui doit se dérouler dans le respect et l’écoute. C’est une condition essentielle pour créer un environnement de confiance et de dialogue.
  • Tu dois communiquer clairement toutes informations nécessaires à ton suivi.
  • Communique toutes les informations qui te semblent pertinentes. Si tu as déjà eu des rapports sexuels, il est dans ton intérêt de communiquer en tout transparence à ce propos (dans le cadre d'un examen gynécologique surtout).
  • Tu dois construire une relation de qualité et de bienveillance avec ton ou ta praticien·ne.
  • Ton implication dans ton suivi est primordiale. C’est une relation collaborative entre toi et le ou la professionnel·le qui te suit. Son objectif est ton bien-être.
  • Tu as le droit d'être correctement informé·e.
  • Le ou la professionnel·le doit te donner toutes les informations dont tu as besoin pour que tu puisses faire des choix libres et éclairés. Si une information ne te paraît pas claire, tu as le droit de demander plus d'informations. Tu peux également poser les questions que tu souhaites : que ce soit à propos de ta contraception, ton corps ou même tes rapports sexuels, elles ont leur place lors une consultation.
  • Tu as le droit d'exprimer ton mécontement face à un jugement.
  • Même si ton ou ta praticien·ne ne doit pas exprimer de jugement, tu as le droit d'exprimer ton mécontentement en cas de propos déplacés. En cas de remarque jugeante, tu peux arrêter la consultation. Si tu parles de tes rapports sexuels ou tes partenaires, aucune remarque ne doit être faite à ce propos.
  • Tu as le droit d'exprimer ta gêne.
  • Lors d'une consultation, n'hésite pas à exprimer ta gêne à la personne qui t'examine. Tu as le droit de poser toutes les questions que tu veux afin de te rassurer.
  • Tu as le droit de refuser la nudité complète.
  • Aucun examen gynécologique ne nécessite l'entière nudité, que ce soit pour un frottis, un toucher vaginal ou une palpation des seins. Tu as le droit de ne dévêtir que le bas du corps pour l'examen gynécologique, puis te rhabiller et dévêtir le haut du corps pour l'examen des seins. Tu as également le droit de porter un paréo ou un vêtement ample pour te sentir plus à l'aise. Le choix te revient. Le ou la gynécologue doit également détourner le regard lorsque tu te déshabilles, ou installer un paravent afin de te procurer plus d'intimité.
  • Tu as le droit de refuser un examen.
  • Le ou la praticien·ne doit demander ton consentement avant chaque intervention et il ou elle doit également t'expliquer ce qu'il ou elle va faire. Tu peux refuser toute intervention ou toucher médical si tu n'en as pas envie et le ou la professionnel·le se doit d'accepter ton choix. Si tu ne veux pas que l'on te palpe les seins ou que l'on pratique un toucher vaginal, tu as le droit de dire non.
  • Tu as le droit d'être accompagné·e.
  • Si la consultation te fait peur ou te gêne, tu peux venir avec un proche si cela te rassure, c'est ton droit.

Carte Blanche Chloé

Carte Blanche - Chloé

Article - TOVE Magazine

Cher corps,

Je t’écris ce matin presque dans l’urgence. Comme un besoin vital. Un élan. Je vis avec toi depuis 31 ans et je réalise n’avoir jamais pris le temps de le faire, moi qui aime tellement les mots, qui apprécie les manier et les adresse si souvent aux autres. C’est la première fois que je me prête à l’exercice de ne les dédier qu’à toi.

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